lundi 23 août 2010
dimanche 22 août 2010
Rome Jour 3 - La Villa Interdite
9h - 11h, en passant par le Viale Castro Pretorio
Je m'oblige à me lever tôt, même si je serais bien restée un peu plus longtemps au lit. Yeux parfaitement ouverts avant 8h, muesli avalé, papy brouette croqué, et me voilà repartie avant 9h30, en direction de la Villa Albani.
Je passe volontairement par des chemins sans autres intérêts que leur ancrage dans le réel : boulevards périphériques, artères grises, vues où le pratique a pris le pas sur l'esthétique. C'est sale. Ça pue le quotidien. Je trouve ça beau.
J'arrive à me paumer. Je trouve la grille de la Villa Albani close. Je m'étais mis en tête de pénétrer cette demeure, sachant qu'une incroyable collection y était conservée. En cherchant à en savoir un petit peu plus sur cette villa interdite, il est dit que le cardinal Alessandro Albani avait réuni sa collection pour son seul plaisir et celui d'une poignée de visiteurs choisis, en agençant, aidé par son fidèle Winckelmann, ses trésors de façon très personnelle, émotionnelle. Pas étonnant que la villa (se) soit défendue ce matin là ... un jour peut-être les grilles s'entre-ouvreront pour moi.
En attendant, on retrouve ici une description de Visconti non exhaustive de la villa et sa collection d'œuvres d'art (elle date d'un siècle). C'est si complet qu'on croirait, à sa lecture, avoir arpenté jardins et couloirs de la mystérieuse propriété.
Têtue comme tout, je veux absolument entrer dans le parc, pour au moins voir le bout d'une pierre, d'une fontaine, d'une façade ... Je cherche à tout prix une entrée, même interdite, peu importe les moyens et la dangerosité de l'entreprise.
Je tourne autour des murs d'enceinte,
je rôde au plus près de l'objet désiré.
J'entre-aperçois enfin un pavillon, tout au bout du jardin (voir la vidéo). J'apprends aujourd'hui qu'il s'agit du Coffee House de la Villa (un Starbuck privé si on préfère). La grille, noire de crasse, est encore clos ! Je ne peux la surmonter. Au travers, je vois des sculptures sinistres, défigurées, des masques grimaçants, des bustes inhospitaliers.
Je me trouve dans une impasse où des clochards s'agitent... J'ai un peu la frousse, j'accélère le pas ....
Cette Villa aura tout fait pour me tenir à l'écart.
Une autre description, en anglais, de la Villa est disponible ici.
Peine perdue. Je ne verrais rien de plus.
Il est grand temps de m'accorder une demie-heure de pause dans le Parc de la Villa Borghèse, en attendant que les portes de la galerie d'albâtre s'ouvrent à moi, généreusement.
(credit photo Roberto Piperno ©- www.romeartlover.it)
Je m'oblige à me lever tôt, même si je serais bien restée un peu plus longtemps au lit. Yeux parfaitement ouverts avant 8h, muesli avalé, papy brouette croqué, et me voilà repartie avant 9h30, en direction de la Villa Albani.
Je passe volontairement par des chemins sans autres intérêts que leur ancrage dans le réel : boulevards périphériques, artères grises, vues où le pratique a pris le pas sur l'esthétique. C'est sale. Ça pue le quotidien. Je trouve ça beau.
J'arrive à me paumer. Je trouve la grille de la Villa Albani close. Je m'étais mis en tête de pénétrer cette demeure, sachant qu'une incroyable collection y était conservée. En cherchant à en savoir un petit peu plus sur cette villa interdite, il est dit que le cardinal Alessandro Albani avait réuni sa collection pour son seul plaisir et celui d'une poignée de visiteurs choisis, en agençant, aidé par son fidèle Winckelmann, ses trésors de façon très personnelle, émotionnelle. Pas étonnant que la villa (se) soit défendue ce matin là ... un jour peut-être les grilles s'entre-ouvreront pour moi.
Portrait de Johann Joachim Winckelmann (1774-76) par Raphael Mengs
(huile sur toile) 67 x 53 cm - L'Hermitage, St. Petersburg
(huile sur toile) 67 x 53 cm - L'Hermitage, St. Petersburg
En attendant, on retrouve ici une description de Visconti non exhaustive de la villa et sa collection d'œuvres d'art (elle date d'un siècle). C'est si complet qu'on croirait, à sa lecture, avoir arpenté jardins et couloirs de la mystérieuse propriété.
Têtue comme tout, je veux absolument entrer dans le parc, pour au moins voir le bout d'une pierre, d'une fontaine, d'une façade ... Je cherche à tout prix une entrée, même interdite, peu importe les moyens et la dangerosité de l'entreprise.
Je tourne autour des murs d'enceinte,
je rôde au plus près de l'objet désiré.
J'entre-aperçois enfin un pavillon, tout au bout du jardin (voir la vidéo). J'apprends aujourd'hui qu'il s'agit du Coffee House de la Villa (un Starbuck privé si on préfère). La grille, noire de crasse, est encore clos ! Je ne peux la surmonter. Au travers, je vois des sculptures sinistres, défigurées, des masques grimaçants, des bustes inhospitaliers.
Je me trouve dans une impasse où des clochards s'agitent... J'ai un peu la frousse, j'accélère le pas ....
Cette Villa aura tout fait pour me tenir à l'écart.
Une autre description, en anglais, de la Villa est disponible ici.
Peine perdue. Je ne verrais rien de plus.
Il est grand temps de m'accorder une demie-heure de pause dans le Parc de la Villa Borghèse, en attendant que les portes de la galerie d'albâtre s'ouvrent à moi, généreusement.
(credit photo Roberto Piperno ©- www.romeartlover.it)
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Rome Jour 2 - Balade Nocturne & Surprise Colossale
Je me réveille à 20h.
Ma journée ne peut s'arrêter là ... et il ne me reste plus que 60 minutes pour profiter de l'happy-hour ! Allez bouge-toi ma grande, même si tes petons seraient bien restés à la maison. Un verre de rouge m'aide à trouver un compromis entre « encore m'en mettre plein les yeux » et « va s'y mollo, tu es en vacances, tout de même ». Direction ce bar à la façade couverte de lierre grimpant, devant lequel je suis passée plusieurs fois, au delà de la Gare Termini.
Via Palermo : un restaurant à la toute petite terrasse attire mon attention : l'adresse semble plus confidentielle qu'ailleurs, j'ai très envie d'y faire un saut plus tard (hélas je n'y retournerais pas, et google street view ne me donnera aucun indice sur ces mystérieuses tables).
Via del Boschetto : rien de remarquable, les boutiques sont fermées, les rues étroites et pas très propres, mais on y respire Rome mieux qu'ailleurs, en s'imprégnant des traces laissées par les autochtones, ce qu'il reste d'une journée estivale comme les autres.
Via Panisperna : l'enseigne recherchée est en vue ! Ce mur vert est charmant, prête aux songeries, vite rendues impossibles par le bruit des clients, regroupés en masse devant les portes de la cave à vins branchée « Ai Trei Scalini » (Aux 3 marches – site internet). Ambiance familiale, jazz, cave centenaire ... tout pour plaire à une certaine tranche de la population. Biens habillés, propres sur eux, détendus, ces bons-vivants remplissent suffisamment le cadre. Plus de place sur ce portait de guilde pour moi, je passe mon chemin.
A ma gauche, Via dei Serpenti. Ce nom avait déjà attiré mon attention auparavant. Je m'y engouffre, tentée par l'animation grandissante de ses trottoirs. De plus en plus d'échoppes, un American Apparel, une fontaine encore ... Les gens semblent écrasés par la chaleur et paressent sur n'importe quel coin de pierre disponible (ce qui à Rome est fréquent). Il semblerait que la fatigue et la chaleur fassent aussi leur effet sur moi, car je n'avais pas remarqué que cette rue serpentine menait droit vers ... le Colisée.
Détournant mon attention des vitrines où s'affairent serveurs et badauds, je lève les yeux vers cet énorme objet bouchant la perspective.
(Colossus, du grec κολοσσός désignant une statue très grande, ou toute autre statue)
Je ne peux plus détacher mes yeux du colosse.
Il est monumental, captivant. Je ne vois plus rien d'autre que sa silhouette titanesque. Je suis une famille de touristes, comme envoutée. Via degli Annibaldi. Il n'y a plus que des voitures de part et d'autre de la rue, formant comme une vulgaire haie d'honneur. Le chemin est long, mais la taille du monstre est trompeuse, on le croit si proche.
Me voici devant la muraille au milles fenêtres. Le jour tombe. Des spot sont aménagés dans chaque ouverture. L'effet est spectaculaire. Un peu trop. Je reste un quart d'heure à jauger le Colisée.
Je reprends mes esprits, et descends aux pieds du monument. Les trottoirs de la Via dei Fori Imperiali ne sont pas trop bondées. Il est très agréable de visiter le Forum de nuit. C'est stimulant, moi qui ai une imagination sans bornes ... les ruines se peuplent d'esprits antiques, les ombres sont habitées de chimères, les frises s'animent, des cavités surgissent des fantômes inquiétants, exactement comme les grottesques peints par Raphaël pour Loges du Vatican (plus d'infos sur la Grottesque ici et là ... ) et là, seul sur son promontoire, un vieil homme fait face à cette lithomachie.
Il a vu que je l'épiais et cesse là sa contemplation.
J'arrive au bout de la rue, devant le ... truc moche et blanc ... et je m'assieds un peu. Les marches sont pleines de touristes; ça ressemblerait presque à l'esplanade de l'Opera Garnier... C'est bruyant, mais cela réveille un peu. Je m'imprègne encore quelques secondes de cette animation et quitte, légère, ce tohu-bohu
Il est temps de rentrer à l'auberge.
Ma journée ne peut s'arrêter là ... et il ne me reste plus que 60 minutes pour profiter de l'happy-hour ! Allez bouge-toi ma grande, même si tes petons seraient bien restés à la maison. Un verre de rouge m'aide à trouver un compromis entre « encore m'en mettre plein les yeux » et « va s'y mollo, tu es en vacances, tout de même ». Direction ce bar à la façade couverte de lierre grimpant, devant lequel je suis passée plusieurs fois, au delà de la Gare Termini.
Via Palermo : un restaurant à la toute petite terrasse attire mon attention : l'adresse semble plus confidentielle qu'ailleurs, j'ai très envie d'y faire un saut plus tard (hélas je n'y retournerais pas, et google street view ne me donnera aucun indice sur ces mystérieuses tables).
Via del Boschetto : rien de remarquable, les boutiques sont fermées, les rues étroites et pas très propres, mais on y respire Rome mieux qu'ailleurs, en s'imprégnant des traces laissées par les autochtones, ce qu'il reste d'une journée estivale comme les autres.
Via Panisperna : l'enseigne recherchée est en vue ! Ce mur vert est charmant, prête aux songeries, vite rendues impossibles par le bruit des clients, regroupés en masse devant les portes de la cave à vins branchée « Ai Trei Scalini » (Aux 3 marches – site internet). Ambiance familiale, jazz, cave centenaire ... tout pour plaire à une certaine tranche de la population. Biens habillés, propres sur eux, détendus, ces bons-vivants remplissent suffisamment le cadre. Plus de place sur ce portait de guilde pour moi, je passe mon chemin.
A ma gauche, Via dei Serpenti. Ce nom avait déjà attiré mon attention auparavant. Je m'y engouffre, tentée par l'animation grandissante de ses trottoirs. De plus en plus d'échoppes, un American Apparel, une fontaine encore ... Les gens semblent écrasés par la chaleur et paressent sur n'importe quel coin de pierre disponible (ce qui à Rome est fréquent). Il semblerait que la fatigue et la chaleur fassent aussi leur effet sur moi, car je n'avais pas remarqué que cette rue serpentine menait droit vers ... le Colisée.
Détournant mon attention des vitrines où s'affairent serveurs et badauds, je lève les yeux vers cet énorme objet bouchant la perspective.
Le Colisée
(Colossus, du grec κολοσσός désignant une statue très grande, ou toute autre statue)
Quandiu stabit coliseus, stabit et Roma ; quando cadet coliseus , cadet et Roma ; quando cadet Roma, cadet et mundus
"Tant que durera le Colosse, Rome durera ; quand le Colosse tombera, Rome tombera ; quand Rome tombera, le monde tombera"
(Bède le Vénérable, source très catholique)
"Tant que durera le Colosse, Rome durera ; quand le Colosse tombera, Rome tombera ; quand Rome tombera, le monde tombera"
(Bède le Vénérable, source très catholique)
Je ne peux plus détacher mes yeux du colosse.
Il est monumental, captivant. Je ne vois plus rien d'autre que sa silhouette titanesque. Je suis une famille de touristes, comme envoutée. Via degli Annibaldi. Il n'y a plus que des voitures de part et d'autre de la rue, formant comme une vulgaire haie d'honneur. Le chemin est long, mais la taille du monstre est trompeuse, on le croit si proche.
Me voici devant la muraille au milles fenêtres. Le jour tombe. Des spot sont aménagés dans chaque ouverture. L'effet est spectaculaire. Un peu trop. Je reste un quart d'heure à jauger le Colisée.
Je reprends mes esprits, et descends aux pieds du monument. Les trottoirs de la Via dei Fori Imperiali ne sont pas trop bondées. Il est très agréable de visiter le Forum de nuit. C'est stimulant, moi qui ai une imagination sans bornes ... les ruines se peuplent d'esprits antiques, les ombres sont habitées de chimères, les frises s'animent, des cavités surgissent des fantômes inquiétants, exactement comme les grottesques peints par Raphaël pour Loges du Vatican (plus d'infos sur la Grottesque ici et là ... ) et là, seul sur son promontoire, un vieil homme fait face à cette lithomachie.
Il a vu que je l'épiais et cesse là sa contemplation.
J'arrive au bout de la rue, devant le ... truc moche et blanc ... et je m'assieds un peu. Les marches sont pleines de touristes; ça ressemblerait presque à l'esplanade de l'Opera Garnier... C'est bruyant, mais cela réveille un peu. Je m'imprègne encore quelques secondes de cette animation et quitte, légère, ce tohu-bohu
Il est temps de rentrer à l'auberge.
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lundi 16 août 2010
Rome Jour 2 – Le Bruit des Cigales
Les cigales du Parc de la Villa Borghèse, reines du camouflage !
dimanche 15 août 2010
Rome Jour 2 – Sa Majesté Henri VIII
7h30 – Auberge Yellow
Je tourne en rond dans mon lit. J'ai très mal dormi.J'ai rêvé de Prince.... ça travaille trop là dedans !
Lavée, pomponnée, je descend petit-déjeuner. Un délicieux muesli m'attend, servi avec un TRUE ITALIAN COFFEE (allez tiens j'en prend un deuxième tellement c'est bon ... tellement la dose est microscopique il faut dire ...).
Le serveur me reprend : ici il faut mettre sa cendre dans le cendrier. D'une logique implacable. Je me sens con. Certaines mauvaises habitudes deviennent normes ...
J'ai choisi de rejoindre la Plazza Barberini, pour ensuite faire un tour dans ces petites rues ombragées dont j'ai un souvenir très présent, très subjectif, idéal, fantasmé. Je trouve sur mon chemin une caserne, quatre fontaines et inévitablement ... le Palazzo Barberini.
Le Palais Barberini
Il est 9h30, les rues sont encore fraîches, désertes, et la petite bonne femme que je suis exulte devant ces grilles qui, je le sais, renferment tant de trésors.
Je fais durer le suspense en m'avançant dans les jardins non entretenus du palais, et me procure de petites frayeurs en m'introduisant en douce dans une aile du palais en rénovation. Le parquet des salles grinçait, de noires tentures dissimulaient les murs léprosés, de la poussière s'infiltrait partout ... mais curieusement, l'atmosphère n'était pas sinistre pour un sou... le temps était juste en suspens, les pièces en sommeil.
Je m'enfuie comme une souris au son des voix de quelques ouvriers plus très matinaux...
Aaaah ! La Collection Barberini ! J'y étais déjà venue en 2005. J'en garde un vague souvenir.
Tout de suite le décor est posé : Henri VIII d'Holbien m'accueille , auguste, superbe dans ses habits d'or et de fourrure. Les plafonds sont de toute beauté. D'autres chefs d'oeuvres arrivent bientôt : La Fornarina de Raphael, Judith et Holopherne, Narcisse du Caravage, El Greco, un petit Carrache, des Madeleines pénitentes jouissant avec un crâne, quelques monstrueuses toiles, le portrait d'un jeune italien dont on tombe tout de suite amoureuse.
Je suis un peu déçue qu'il n'y ait pas plus à voir. La collection est petite. J'en ressors ravie, pressée d'en voir d'avantage !
J'arrive Place Barberini. (Monsieur H., un client, m'appelle pour pleurnicher ... j'essaye de le rassurer comme je peux). Je ne sais pas trop où aller. Je file vers le nord, direction Plazza di Spagna. Une pointe de vert dans mon champs de vision ! Je me laisse happer par le Parc de la Villa Borghèse.
Je me perds un peu dans les chemins du jardin, puisque mon envie de peinture me rend aveugle. Je piétine, et peste un peu.
Plus de place pour la visite de la galerie à 11h. Tant pis, je réserve pour demain. Je me repose vingt minutes au soleil. Je ne tiens pas plus longtemps, je ne suis pas en paix, J'EN VEUX PLUS ! Et tant pis pour mes pieds !
Direction Plazza del Popolo. Je me goure encore de chemin (qu'il est bon de se perdre...). Mes pieds hurlent. Je traverse la place rapidement, retrouve une boutique de manga repérée cinq ans auparavant. Dieu qu'ils ont du choix là dedans !). Petit laïus sur l'Italie et la BD japonaise prochainement ? Qui sait ?
Église Jesus et Marie, Église Saint Ambroise. J'ai faim. Je bifurque à l'est et tombe avec horreur dans le quartier de luxe. Je m'enfuie en courant. J'ai toujours aussi faim. Je trouve un tabac, qui m'indique une bonne adresse toute proche. Pas besoin de la chercher, elle vient à moi toute seule, sous les traits d'un charmant serveur. Il me harponne, et ne me laisse pas d'autre choix que de m'asseoir à une de ses tables. C'est très bien comme ça, le lieu est exactement ce que je recherchais : une ruelle ombragée, une terrasse sous parasols, dans une cour retirée du flux de touristes, et de très bonnes matières premières.
Huile d'olive !
Pizza Capriciosa !
Espresso italiano !
L'équipe est TRÈS COMMERCIALE, mais tout en douceur. Le patron, Federico, me parle de son business (location de villa de luxe dans toute l'Italie). Il « connaît » tout le monde à Rome, comme la plupart des patrons de restaurants ... Je souris, demande l'addition, et repart à l'assaut de la ville.
Place de la Colonne. Forum au loin (je ne l'approche pas encore, je viendrais vers lui demain, car là il faut absolument que je rentre tellement mes pieds me font mal). Dernière église à coupole, sublime ...
A Rome, tout est Beau. C'est aussi simple que cela. N'importe quelle statue, décor, architecture, mosaïque, peinture, semble faite de la main d'un maître. Tout est soigné, d'une rare qualité, et malgré les dorures, les fresques et chapiteaux dégueulant d'ornements, chaque élément se combine parfaitement, et s'unit sans trop de lourdeur, sans nuire à la lisibilité des scènes sacrées, au génial agencement des éléments architecturaux.
Je rentre à l'auberge épuisée. Je commande une pinte de Foster à Angus. Il m'en offre une seconde. Je suis cuite ! Il me parle un peu de lui. Lui aussi a travaillé sur un bateau. Un boulot dangereux. Il me dit que si tu viens à tomber par dessus bord, tu n'as que dix minutes avant de tomber en hypothermie. Dans les froides mers du Nord, il ne faut que deux minutes avant de perdre conscience. Les bateaux n'ont pas le temps de récupérer le naufragé. Aussi il est inutile d'apprendre à nager là-bas. Vaut mieux couler tout de suite. Ça me fait froid dans le dos !
Angus me donne rendez-vous le lendemain près du Campio del Fiori, devant le Palais Farnèse (l'Ambassade de France). Il trouve ça amusant.
Je file faire la sieste. Il n'est pas encore 18h. Quelle Grand-Mère ! Je trouve trois nouveaux roomates : un couple de brésiliens travaillant dans l'audit, en plein « Europe Tour », et Dolorès, une américaine du Vermont pas très fière de ses origines qui laisse traîner sur son lit des manuels d'algèbre aux feuilles volantes.
Je tourne en rond dans mon lit. J'ai très mal dormi.J'ai rêvé de Prince.... ça travaille trop là dedans !
Lavée, pomponnée, je descend petit-déjeuner. Un délicieux muesli m'attend, servi avec un TRUE ITALIAN COFFEE (allez tiens j'en prend un deuxième tellement c'est bon ... tellement la dose est microscopique il faut dire ...).
Le serveur me reprend : ici il faut mettre sa cendre dans le cendrier. D'une logique implacable. Je me sens con. Certaines mauvaises habitudes deviennent normes ...
J'ai choisi de rejoindre la Plazza Barberini, pour ensuite faire un tour dans ces petites rues ombragées dont j'ai un souvenir très présent, très subjectif, idéal, fantasmé. Je trouve sur mon chemin une caserne, quatre fontaines et inévitablement ... le Palazzo Barberini.
Le Palais Barberini
Il est 9h30, les rues sont encore fraîches, désertes, et la petite bonne femme que je suis exulte devant ces grilles qui, je le sais, renferment tant de trésors.
Je fais durer le suspense en m'avançant dans les jardins non entretenus du palais, et me procure de petites frayeurs en m'introduisant en douce dans une aile du palais en rénovation. Le parquet des salles grinçait, de noires tentures dissimulaient les murs léprosés, de la poussière s'infiltrait partout ... mais curieusement, l'atmosphère n'était pas sinistre pour un sou... le temps était juste en suspens, les pièces en sommeil.
Je m'enfuie comme une souris au son des voix de quelques ouvriers plus très matinaux...
Aaaah ! La Collection Barberini ! J'y étais déjà venue en 2005. J'en garde un vague souvenir.
Tout de suite le décor est posé : Henri VIII d'Holbien m'accueille , auguste, superbe dans ses habits d'or et de fourrure. Les plafonds sont de toute beauté. D'autres chefs d'oeuvres arrivent bientôt : La Fornarina de Raphael, Judith et Holopherne, Narcisse du Caravage, El Greco, un petit Carrache, des Madeleines pénitentes jouissant avec un crâne, quelques monstrueuses toiles, le portrait d'un jeune italien dont on tombe tout de suite amoureuse.
Huile sur toile, 88,5 x 74,5 cm
Je suis un peu déçue qu'il n'y ait pas plus à voir. La collection est petite. J'en ressors ravie, pressée d'en voir d'avantage !
J'arrive Place Barberini. (Monsieur H., un client, m'appelle pour pleurnicher ... j'essaye de le rassurer comme je peux). Je ne sais pas trop où aller. Je file vers le nord, direction Plazza di Spagna. Une pointe de vert dans mon champs de vision ! Je me laisse happer par le Parc de la Villa Borghèse.
Je me perds un peu dans les chemins du jardin, puisque mon envie de peinture me rend aveugle. Je piétine, et peste un peu.
Plus de place pour la visite de la galerie à 11h. Tant pis, je réserve pour demain. Je me repose vingt minutes au soleil. Je ne tiens pas plus longtemps, je ne suis pas en paix, J'EN VEUX PLUS ! Et tant pis pour mes pieds !
Direction Plazza del Popolo. Je me goure encore de chemin (qu'il est bon de se perdre...). Mes pieds hurlent. Je traverse la place rapidement, retrouve une boutique de manga repérée cinq ans auparavant. Dieu qu'ils ont du choix là dedans !). Petit laïus sur l'Italie et la BD japonaise prochainement ? Qui sait ?
Église Jesus et Marie, Église Saint Ambroise. J'ai faim. Je bifurque à l'est et tombe avec horreur dans le quartier de luxe. Je m'enfuie en courant. J'ai toujours aussi faim. Je trouve un tabac, qui m'indique une bonne adresse toute proche. Pas besoin de la chercher, elle vient à moi toute seule, sous les traits d'un charmant serveur. Il me harponne, et ne me laisse pas d'autre choix que de m'asseoir à une de ses tables. C'est très bien comme ça, le lieu est exactement ce que je recherchais : une ruelle ombragée, une terrasse sous parasols, dans une cour retirée du flux de touristes, et de très bonnes matières premières.
Huile d'olive !
Pizza Capriciosa !
Espresso italiano !
L'équipe est TRÈS COMMERCIALE, mais tout en douceur. Le patron, Federico, me parle de son business (location de villa de luxe dans toute l'Italie). Il « connaît » tout le monde à Rome, comme la plupart des patrons de restaurants ... Je souris, demande l'addition, et repart à l'assaut de la ville.
Place de la Colonne. Forum au loin (je ne l'approche pas encore, je viendrais vers lui demain, car là il faut absolument que je rentre tellement mes pieds me font mal). Dernière église à coupole, sublime ...
A Rome, tout est Beau. C'est aussi simple que cela. N'importe quelle statue, décor, architecture, mosaïque, peinture, semble faite de la main d'un maître. Tout est soigné, d'une rare qualité, et malgré les dorures, les fresques et chapiteaux dégueulant d'ornements, chaque élément se combine parfaitement, et s'unit sans trop de lourdeur, sans nuire à la lisibilité des scènes sacrées, au génial agencement des éléments architecturaux.
Je rentre à l'auberge épuisée. Je commande une pinte de Foster à Angus. Il m'en offre une seconde. Je suis cuite ! Il me parle un peu de lui. Lui aussi a travaillé sur un bateau. Un boulot dangereux. Il me dit que si tu viens à tomber par dessus bord, tu n'as que dix minutes avant de tomber en hypothermie. Dans les froides mers du Nord, il ne faut que deux minutes avant de perdre conscience. Les bateaux n'ont pas le temps de récupérer le naufragé. Aussi il est inutile d'apprendre à nager là-bas. Vaut mieux couler tout de suite. Ça me fait froid dans le dos !
Angus me donne rendez-vous le lendemain près du Campio del Fiori, devant le Palais Farnèse (l'Ambassade de France). Il trouve ça amusant.
Je file faire la sieste. Il n'est pas encore 18h. Quelle Grand-Mère ! Je trouve trois nouveaux roomates : un couple de brésiliens travaillant dans l'audit, en plein « Europe Tour », et Dolorès, une américaine du Vermont pas très fière de ses origines qui laisse traîner sur son lit des manuels d'algèbre aux feuilles volantes.
samedi 14 août 2010
Rome - Jour 1 – First encounter with Rome !
"Pu**** je suis à Rome !" (Agnès V.)
11h20 - Aéroport de Ciampino - Italie
Un cri du cœur, un soulagement, comme ces blasphèmes qu'on lance lorsqu'on se fait mal !
Je suis sous le choc. J'en tremble (ou est-ce la fatigue ?). Il fait si chaud.
La ville semble immense et A MOI !
J'atterris à l'heure, un peu violemment. Rome est venue à moi sans difficultés, le chemin était tout tracé : aéroport de Ciampino, bus pour Anagnina, metro pour la Gare Termini, et quelques rues passées, me voilà devant l'Auberge de jeunesse Yellow.
L'hôtel tient ses promesses : une équipe à première vue coolissime, une chambre fraîche, propre, une déco « urban retro » faite avec les moyens du bord (pochoirs représentant diverses icônes des 80's – de Magnum à Drôles de Dames ), des douches clean, pratiques, suffisamment grandes, un bar accueillant, une carte pas très onéreuse. Le Yellow Bar est un ancien bistrot à la décoration très 1900. Je me renseigne et je ferais un post dessus (ici) . Il est donc obligatoire de commencer mon périple par ce comptoir prometteur. Je prends un coca, me dis qu'il serait sage de faire une sieste, mais, impatiente comme je suis, je décolle de mon siège et part à la (re)découverte de ces rues chéries !
17h – 18h ? Yellow Bar
Je ne sais plus l'heure qu'il est ! J'ai crapahuté quatre heures sans m'arrêter. J'ai peine à tenir mon stylo. Je n'ai pas mangé. Une pinte ne suffira pas à étancher ma soif. Angus (un membre du staff Yellow) m'offre une deuxième bière de Mc Ewans. Je commande mon premier repas : des pâtes "alla carbonara" (passage obligatoire!) : elles sont simplement divines ! Je les engloutis aussi vite que je siffle ma seconde rasade . Un verre de vin additionnel ? Pour voir ? Pour boire ?
Pour me laisser le temps de poser sur le papier toutes mes impressions, les lieux visités cet après-midi (suivez le parcours en jetant un œil à l'album photo ici) :
* Thermes de Dioclétien : rapide visite – un jardin ombragé – une promenade rafraîchie par quelques fontaines aux énormes vasques de pierre – des stèles jonchent le petit parcours – la bulla autour du cou des jeunes romains pétrifiés.
* Sainte Marie des Anges : magistrale – blanche – plafonds très hauts – une échelle astronomique aux mosaïques remarquables – la coupole.
* Place de la République et sa fontaine aux insolentes naïades
* Sainte Marie Majeure : déjà aimée auparavant – toujours aussi splendide – ses plafonds à caissons travaillés – cette femme vêtue de voiles pudiques, tendus à l'entrée pour cacher ses jambes nues
* Saint Prassède : église fermée (elle n'ouvrait qu'à 16h00) – cette mendiante devant la porte qui lève ses quatre doigts pour me faire comprendre que j'arrivais trop tôt – son attitude saisissante
* Saint Antoine de Padoue : église fermée également – panneau invitant au chant
* San Giovanni in Laterano .... ouf je n'y étais déjà plus, je n'avais plus qu'une seule idée en tête : MANGER ! J'étais aveugle... passé la Scala Santa (sorte de monument renfermant un triple escalier, où une nuée de jeunes germains se pressaient – spectacle grotesque), je croisais les monuments sans les voir ... le forum ... la colonne de Trajan ...
Je rejoins tant bien que mal l'auberge et retrouve Angus et Eric (l'un écossais, l'autre Anglais, dont le point commun était d'avoir été marin). J'utilise mes dernières forces pour manger-boire-fumer-écrire-tenter de capter des bribes du carnet de voyages de mes voisines ... et je vais me COUCHER.
Avant de fermer définitivement les yeux sur cette première journée romaine, je fais rapidement connaissance avec mes roomates, Brian et Nick, deux californiens tatoués à l'identique sur le thorax (la triforce ! .... pitié noooon). Ni leurs bavardages, ni leur invitation à boire une énième bière ne parviennent à me faire quitter mon lit.
Je ne les reverrais plus jamais ... le lendemain, les deux acolytes avaient disparus.
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Rome - Jour 1 – Trip to Beauvais
4h00 - rue la Bruyère - Paris
Mon périple démarre sur les chapeaux de roue : je réalise hier, à minuit, que mes feuilles d'embarquement ne sont pas imprimées, et que, sans elles, PAS DE DÉPART POSSIBLE. Je ne panique pas longtemps, abattue, trop avinée après un sympathique pot avec mes comparses Al et Em.
Me voilà donc debout à 4h du mat', dans le vague, à rassembler mes derniers bagages et mes esprits, autant que faire se peut. J'ai mal au crâne, j'ai le ventre noué d'envie, d'excitation, d'angoisse ...
J'ai certainement dû rêver que je loupais l'avion ...
C'est « bruchinguée », mais pas maquillée, que je sors de chez moi prestement, direction le N01, le premier Noctilien jamais utilisé depuis leur mise en place en 2005. Je dois avoir l'air drôle avec ma jupe à poix blancs, ma croix au cou (grigri qui ne me quittera pas du voyage), ma valise à la main, dodelinant péniblement, avec mes jolies ballerines à rubans. Quelques noctambules fatigués remarquent ma drôle de cadence, et s'amusent un peu.
Arrêt Moncey. J'arrive, en sueur, dix minutes trop tôt. Dix longues minutes à trouver la pause qui me fera le moins passer pour une prostituée... Malgré mes efforts, deux voitures s'arrêteront. « On m'a dit qu'un bonbon m'attendait à l'arrêt de bus, et je te trouves là, si c'est pas le destin... ». Je les éconduis le plus diplomatiquement possible, en scrutant désespérément l'arrivée du Noctilien.
J'arrive à la Gare du Nord à 5h05. Je me rue vers mon bureau (ah oui j'oubliais : ne pouvant le faire de chez moi, la seule solution était d'imprimer au bureau. Seul hic : point de métro à 5h du mat, mon bus pour Beauvais partant à 6h pétantes Porte Maillot... donc Noctilien, donc galère, donc p**** de m*****...). Quelle étrange sensation. Se retrouver la nuit à mon poste, ça fiche le bourdon. Brrrr. Je dois aller le plus vite possible, mon temps est compté. En deux temps trois mouvements mes feuilles sont sorties, je prends une photo de moi que je publie sur FB, et me revoilà dehors à 5h25.
Je prends du cash, monte à Stalingrad, et hèle le premier taxi que je trouve.
C'est là que commence mon voyage ...
« J'ai plus que besoin que vous m'ameniez Porte Maillot Monsieur » ai-je déclamé, à bout de nerfs. La préciosité du terme a fait rire le chauffeur. « On ne me l'avait jamais faite celle-là! ». Le parcours se fera dans un silence complice. Il me dépose right on time au Parking Pershing porte Maillot, me remercie pour « l'agréable compagnie », je me confonds en remerciements maladroit et fonce vers le guichet.
6h15 – le bus démarre
Le soleil n'est pas encore levé, et moi, je pique dangereusement du nez. Mon voisin échange quelques messages avec une « Louise ». Il ne pourra donc m'aider à combattre le sommeil. Déjà, je veux garder les yeux ouverts le plus longtemps possible pour m'imprégner toute entière du mouvement, des vues, des autres, du Voyage ...
Passées les voies très urbaines, grises, polluées (oh .... une péniche, près de Suresnes, fend l'eau avec une molle douceur. Dans mon demi-sommeil, je trouverais presque cela gracieux),
nous circulons maintenant sur de dangereuses voies embrumées par les vapeurs qui se dégagent des cultures bordant l'autoroute. C'est fantomatique ! Une nappe blanche recouvre tout. Le soleil, neuf et rougeoyant il y a quelques minutes, s'est changé en un pâle globe impuissant.
On n'y voit rien à cent mètres....Le chauffeur ralentit le pas.
7h30 - L'aéroport est en vue
Je me pose à un snack, avale le pire muffin de l'univers, accompagné du pire jus de chaussette de la galaxie. Les vols sont quelque peu retardés. La brume recouvre les pistes d'atterrissage.
Rien de particulièrement remarquable dans les files qui se pressent aux portes d'embarcation : un couple de Death Metalleux en partance pour Oslo (so cliché), une grande perche qui ressemble beaucoup à la soeur d'Al, une vieille dame, coquette, qui exprime un peu trop son inquiétude, une très jolie jeune fille aux yeux clairs ...
Embarquement immédiat à bord du coucou en plastique de Ryanair !
Ah il est loin le temps des équipements « bioniques » de la Japan Air Lines ! Sur Ryanair, pas de places attribuées, rien pour déposer ses papiers, toutes les structures sont en plastique bleu nuit, dans le cockpit, deux rangées de trois sièges bien serrés les uns contre les autres ... et surtout, ces publicités impromptues et polluant ce plaisir du voyage. On nous propose cigarettes, alcool et jeux à gratter !
Le ciel deviendrait-il aussi tentateur et perverti que les Enfers ?
Dans deux heures je serais loin de ces profanes sollicitations.
9h20 - L'avion décolle ...
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mercredi 11 août 2010
The Yellow Youth Hotel (Rome)
ABOUT THE YELLOW YOUTH HOSTEL
Type : Auberge de Jeunesse & Bar
Localisation : Rome
Prix : €
Website : www.yellowhostel.com
Tout près de la Gare Termini, à l'est du principal pôle touristique de la ville (Forum etc ...) se trouve une auberge de jeunesse branchée couplée d'un bar « à l'anglaise », THE YELLOW BAR.
Après quelques rapides recherches sur le net, je m'arrête sur cette adresse, surtout sur les photos qui présentaient un intérieur à la déco cheap-branchouille (lumière mauves, murs blancs avec pochoirs de Chuck Norris ...). Ça fleurait bon le bobo, rien à voir avec les cellules de nonnes proposées près du Vatican. Exploratrice mais attirée par la sécurité d'une ambiance connue, je réserve pour trois fois rien (dortoir de 4 pour moins de 30€ la nuit) et fais confiance à mon instinct de jet globe-setteuse.
Je suis accueillie par une équipe anglophone, au premier abord pas super attentive, comme si j'étais un énième cliente qui poserait inévitablement les sempiternelles mêmes questions. Soit. Je l'accepte. Anglais obligatoire par contre, et aucun effort fait pour être compris. C'est regrettable lorsqu'il s'agit de saisir où se situe la chambre, quelles sont les horaires d'ouverture, les services proposés etc...
L'équipe se fond parfaitement avec les murs : tous possèdent piercings, tatouages, look étudié-négligé, avec la petite moue dédaigneuse qui « fait se sentir important ». Comme à Paris !! Je suis donc chez moi.
Le bar est un peu différent. Quoi que...
Le matin, on vous propose une carte de petit déjeuner fort alléchante, pour 4€ grand maximum. C'est complet, c'est servit à une terrasse privée isolée du bruit. Les serveurs sont un peu expéditifs mais il suffit d'engager un brin de conversation, de faire un petit clin d'oeil et se souvenir de leurs prénoms pour bénéficier d'un sourire et d'une pseudo attention privilégiée pour tout le reste de votre séjour.
De 15h à 21h, c'est happy hour ! Bières à 4€, verre de vin à 1€50 ... que demande le peuple. Pas de pain, pas de jeux, mais des bières à gogo !
Des évènements, des soirées, sont organisées en fin de semaine. Je n'ai pas eu l'occasion d'y participer. En jetant un oeil au site internet, ces soirées ressemblent à celles qu'on peut trouver à St Michel: ambiance soirée d'étudiants, irish pub & co ... Rien de très « pittoresque » et dépaysant. Ceux qui voudraient passer un séjour à la romaine doivent passer leur chemin.
Ce qui m'a le plus charmé :
l'intérieur en bois, les luminaires en fer forgé à l'ancienne, le design 1900 (bois arrondis, miroir enserrés de volutes végétales, lumière tamisée). Cette note « authentique », cet intérieur laissé intact, donne son caractère à la salle du bar. On s'y sent bien. J'aurais aimé avoir plus d'infos sur l'histoire de ce bistrot. Mais je n'ai rien trouvé.
Pour résumer : des prix très compétitifs, des chambres propres et spacieuses, une adresse pour les fêtards anglophones, avec tous l'équipement de ceux qui ne peuvent se passer d'internet, de repères sécurisants, de compagnons biens sous tout rapports (profil du back-packers en fin d'étude de gestion, avec sa copine brésilienne, prenant 6 mois à 1 année sabbatique pour faire le tour du monde) .
Mais pour vivre Rome de l'intérieur, ne comptez pas sur The Yellow pour vous faire voyager plus loin que le bout de leur comptoir.
Type : Auberge de Jeunesse & Bar
Localisation : Rome
Prix : €
Website : www.yellowhostel.com
Tout près de la Gare Termini, à l'est du principal pôle touristique de la ville (Forum etc ...) se trouve une auberge de jeunesse branchée couplée d'un bar « à l'anglaise », THE YELLOW BAR.
Après quelques rapides recherches sur le net, je m'arrête sur cette adresse, surtout sur les photos qui présentaient un intérieur à la déco cheap-branchouille (lumière mauves, murs blancs avec pochoirs de Chuck Norris ...). Ça fleurait bon le bobo, rien à voir avec les cellules de nonnes proposées près du Vatican. Exploratrice mais attirée par la sécurité d'une ambiance connue, je réserve pour trois fois rien (dortoir de 4 pour moins de 30€ la nuit) et fais confiance à mon instinct de jet globe-setteuse.
Je suis accueillie par une équipe anglophone, au premier abord pas super attentive, comme si j'étais un énième cliente qui poserait inévitablement les sempiternelles mêmes questions. Soit. Je l'accepte. Anglais obligatoire par contre, et aucun effort fait pour être compris. C'est regrettable lorsqu'il s'agit de saisir où se situe la chambre, quelles sont les horaires d'ouverture, les services proposés etc...
L'équipe se fond parfaitement avec les murs : tous possèdent piercings, tatouages, look étudié-négligé, avec la petite moue dédaigneuse qui « fait se sentir important ». Comme à Paris !! Je suis donc chez moi.
Le bar est un peu différent. Quoi que...
Le matin, on vous propose une carte de petit déjeuner fort alléchante, pour 4€ grand maximum. C'est complet, c'est servit à une terrasse privée isolée du bruit. Les serveurs sont un peu expéditifs mais il suffit d'engager un brin de conversation, de faire un petit clin d'oeil et se souvenir de leurs prénoms pour bénéficier d'un sourire et d'une pseudo attention privilégiée pour tout le reste de votre séjour.
De 15h à 21h, c'est happy hour ! Bières à 4€, verre de vin à 1€50 ... que demande le peuple. Pas de pain, pas de jeux, mais des bières à gogo !
Des évènements, des soirées, sont organisées en fin de semaine. Je n'ai pas eu l'occasion d'y participer. En jetant un oeil au site internet, ces soirées ressemblent à celles qu'on peut trouver à St Michel: ambiance soirée d'étudiants, irish pub & co ... Rien de très « pittoresque » et dépaysant. Ceux qui voudraient passer un séjour à la romaine doivent passer leur chemin.
Ce qui m'a le plus charmé :
l'intérieur en bois, les luminaires en fer forgé à l'ancienne, le design 1900 (bois arrondis, miroir enserrés de volutes végétales, lumière tamisée). Cette note « authentique », cet intérieur laissé intact, donne son caractère à la salle du bar. On s'y sent bien. J'aurais aimé avoir plus d'infos sur l'histoire de ce bistrot. Mais je n'ai rien trouvé.
Pour résumer : des prix très compétitifs, des chambres propres et spacieuses, une adresse pour les fêtards anglophones, avec tous l'équipement de ceux qui ne peuvent se passer d'internet, de repères sécurisants, de compagnons biens sous tout rapports (profil du back-packers en fin d'étude de gestion, avec sa copine brésilienne, prenant 6 mois à 1 année sabbatique pour faire le tour du monde) .
Mais pour vivre Rome de l'intérieur, ne comptez pas sur The Yellow pour vous faire voyager plus loin que le bout de leur comptoir.
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dimanche 1 août 2010
Ne prépare pas tes plaisirs
Une nuit, un tragique vagabond m'a susurré à l'oreille :
« Ne prépare pas tes plaisirs »
Comment peut on ne pas se réjouir d'un bien à venir ? Je suis affamée de voyage, et mon expédition de la semaine prochaine promet de satisfaire ce besoin aussi naturel, instinctif et vital que peut l'être le boire et le manger. Je sens grandir mon appétit. Je ne jette pas encore un oeil sur le menu. Tout viendra à moi naturellement : les églises, les fraîches ruelles, mon idée de l'Antique, ces fantasmes qui se réaliseront ou s'évaporeront.
Je suis déjà partie là bas. Je n'en garde que des images fugaces. Mais encore vivaces en moi il y a la moiteur de la ville et ce désir ardent de me rapprocher de la Rome encyclopédique et la faire danser.
Il fera encore très chaud (30° en moyenne, et sur le Forum Romanum, en plein cagnard, il faut compter au moins 10° de plus). J'ai trouvé une auberge de jeunesse, près de la Gare, au sud-est du jardin de la Villa Borghèse. Son slogan, the « Rome's classiest and sexiest accommodation » ... voilà qui promet ! Je vais essayer de décentrer mon parcours de moi, ne pas totalement succomber à la tentation d'une contemplation masturbatoire, et aller à la rencontre d'autres « affamé(e)s ». Nous verrons si mon Narcisse acceptera la concurrence.
Je veux revoir Le Bernin. Voilà ma seule figure imposée.
En 2005, je suis allée seule à la Villa Borghèse. Il fallait réserver au guichet une heure (et pas plus) de visite, la galerie n'acceptant que 50 visiteurs à la fois dans son sein.
En entrant , j'ai pris la mauvaise direction, et ai fait le parcours à rebours. Ainsi j'étais seule quand je suis rentrée dans le petit salon occupé par Apollon et Daphné. J'ai connu et aimé ce chef d'oeuvre dans la vieille encyclopédie d'art de ma mère. La page est d'ailleurs toute racornie, usée par mes regards gourmands et mes mains qui effleuraient sans cesse la médiocre reproduction.
Je suis restée bouche bée. Presque tremblante, pas du tout préparée à me confronter à cette incarnation d'un rêve fondateur, je suis restée là, transie, pendant de longues minutes. Puis, sans m'en rendre compte, les larmes coulent, le coeur bat la chamade, les jambes tremblent...
L'extase ? Ce fut la première fois que je pleurais devant une œuvre d'art.
Ce choc, j'aimerai le retrouver.
Mais là encore, il m'est conseillé de ne rien préparer ...
« Ne prépare pas tes plaisirs »
Comment peut on ne pas se réjouir d'un bien à venir ? Je suis affamée de voyage, et mon expédition de la semaine prochaine promet de satisfaire ce besoin aussi naturel, instinctif et vital que peut l'être le boire et le manger. Je sens grandir mon appétit. Je ne jette pas encore un oeil sur le menu. Tout viendra à moi naturellement : les églises, les fraîches ruelles, mon idée de l'Antique, ces fantasmes qui se réaliseront ou s'évaporeront.
Je suis déjà partie là bas. Je n'en garde que des images fugaces. Mais encore vivaces en moi il y a la moiteur de la ville et ce désir ardent de me rapprocher de la Rome encyclopédique et la faire danser.
Il fera encore très chaud (30° en moyenne, et sur le Forum Romanum, en plein cagnard, il faut compter au moins 10° de plus). J'ai trouvé une auberge de jeunesse, près de la Gare, au sud-est du jardin de la Villa Borghèse. Son slogan, the « Rome's classiest and sexiest accommodation » ... voilà qui promet ! Je vais essayer de décentrer mon parcours de moi, ne pas totalement succomber à la tentation d'une contemplation masturbatoire, et aller à la rencontre d'autres « affamé(e)s ». Nous verrons si mon Narcisse acceptera la concurrence.
Je veux revoir Le Bernin. Voilà ma seule figure imposée.
En 2005, je suis allée seule à la Villa Borghèse. Il fallait réserver au guichet une heure (et pas plus) de visite, la galerie n'acceptant que 50 visiteurs à la fois dans son sein.
En entrant , j'ai pris la mauvaise direction, et ai fait le parcours à rebours. Ainsi j'étais seule quand je suis rentrée dans le petit salon occupé par Apollon et Daphné. J'ai connu et aimé ce chef d'oeuvre dans la vieille encyclopédie d'art de ma mère. La page est d'ailleurs toute racornie, usée par mes regards gourmands et mes mains qui effleuraient sans cesse la médiocre reproduction.
Je suis restée bouche bée. Presque tremblante, pas du tout préparée à me confronter à cette incarnation d'un rêve fondateur, je suis restée là, transie, pendant de longues minutes. Puis, sans m'en rendre compte, les larmes coulent, le coeur bat la chamade, les jambes tremblent...
L'extase ? Ce fut la première fois que je pleurais devant une œuvre d'art.
Ce choc, j'aimerai le retrouver.
Mais là encore, il m'est conseillé de ne rien préparer ...
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