7h30 – Auberge Yellow
Je tourne en rond dans mon lit. J'ai très mal dormi.J'ai rêvé de Prince.... ça travaille trop là dedans !
Lavée, pomponnée, je descend petit-déjeuner. Un délicieux muesli m'attend, servi avec un TRUE ITALIAN COFFEE (allez tiens j'en prend un deuxième tellement c'est bon ... tellement la dose est microscopique il faut dire ...).
Le serveur me reprend : ici il faut mettre sa cendre dans le cendrier. D'une logique implacable. Je me sens con. Certaines mauvaises habitudes deviennent normes ...
J'ai choisi de rejoindre la Plazza Barberini, pour ensuite faire un tour dans ces petites rues ombragées dont j'ai un souvenir très présent, très subjectif, idéal, fantasmé. Je trouve sur mon chemin une caserne, quatre fontaines et inévitablement ... le Palazzo Barberini.
Le Palais Barberini
Il est 9h30, les rues sont encore fraîches, désertes, et la petite bonne femme que je suis exulte devant ces grilles qui, je le sais, renferment tant de trésors.
Je fais durer le suspense en m'avançant dans les jardins non entretenus du palais, et me procure de petites frayeurs en m'introduisant en douce dans une aile du palais en rénovation. Le parquet des salles grinçait, de noires tentures dissimulaient les murs léprosés, de la poussière s'infiltrait partout ... mais curieusement, l'atmosphère n'était pas sinistre pour un sou... le temps était juste en suspens, les pièces en sommeil.
Je m'enfuie comme une souris au son des voix de quelques ouvriers plus très matinaux...
Aaaah ! La Collection Barberini ! J'y étais déjà venue en 2005. J'en garde un vague souvenir.
Tout de suite le décor est posé : Henri VIII d'Holbien m'accueille , auguste, superbe dans ses habits d'or et de fourrure. Les plafonds sont de toute beauté. D'autres chefs d'oeuvres arrivent bientôt : La Fornarina de Raphael, Judith et Holopherne, Narcisse du Caravage, El Greco, un petit Carrache, des Madeleines pénitentes jouissant avec un crâne, quelques monstrueuses toiles, le portrait d'un jeune italien dont on tombe tout de suite amoureuse.
Je suis un peu déçue qu'il n'y ait pas plus à voir. La collection est petite. J'en ressors ravie, pressée d'en voir d'avantage !
J'arrive Place Barberini. (Monsieur H., un client, m'appelle pour pleurnicher ... j'essaye de le rassurer comme je peux). Je ne sais pas trop où aller. Je file vers le nord, direction Plazza di Spagna. Une pointe de vert dans mon champs de vision ! Je me laisse happer par le Parc de la Villa Borghèse.
Je me perds un peu dans les chemins du jardin, puisque mon envie de peinture me rend aveugle. Je piétine, et peste un peu.
Plus de place pour la visite de la galerie à 11h. Tant pis, je réserve pour demain. Je me repose vingt minutes au soleil. Je ne tiens pas plus longtemps, je ne suis pas en paix, J'EN VEUX PLUS ! Et tant pis pour mes pieds !
Direction Plazza del Popolo. Je me goure encore de chemin (qu'il est bon de se perdre...). Mes pieds hurlent. Je traverse la place rapidement, retrouve une boutique de manga repérée cinq ans auparavant. Dieu qu'ils ont du choix là dedans !). Petit laïus sur l'Italie et la BD japonaise prochainement ? Qui sait ?
Église Jesus et Marie, Église Saint Ambroise. J'ai faim. Je bifurque à l'est et tombe avec horreur dans le quartier de luxe. Je m'enfuie en courant. J'ai toujours aussi faim. Je trouve un tabac, qui m'indique une bonne adresse toute proche. Pas besoin de la chercher, elle vient à moi toute seule, sous les traits d'un charmant serveur. Il me harponne, et ne me laisse pas d'autre choix que de m'asseoir à une de ses tables. C'est très bien comme ça, le lieu est exactement ce que je recherchais : une ruelle ombragée, une terrasse sous parasols, dans une cour retirée du flux de touristes, et de très bonnes matières premières.
Huile d'olive !
Pizza Capriciosa !
Espresso italiano !
L'équipe est TRÈS COMMERCIALE, mais tout en douceur. Le patron, Federico, me parle de son business (location de villa de luxe dans toute l'Italie). Il « connaît » tout le monde à Rome, comme la plupart des patrons de restaurants ... Je souris, demande l'addition, et repart à l'assaut de la ville.
Place de la Colonne. Forum au loin (je ne l'approche pas encore, je viendrais vers lui demain, car là il faut absolument que je rentre tellement mes pieds me font mal). Dernière église à coupole, sublime ...
A Rome, tout est Beau. C'est aussi simple que cela. N'importe quelle statue, décor, architecture, mosaïque, peinture, semble faite de la main d'un maître. Tout est soigné, d'une rare qualité, et malgré les dorures, les fresques et chapiteaux dégueulant d'ornements, chaque élément se combine parfaitement, et s'unit sans trop de lourdeur, sans nuire à la lisibilité des scènes sacrées, au génial agencement des éléments architecturaux.
Je rentre à l'auberge épuisée. Je commande une pinte de Foster à Angus. Il m'en offre une seconde. Je suis cuite ! Il me parle un peu de lui. Lui aussi a travaillé sur un bateau. Un boulot dangereux. Il me dit que si tu viens à tomber par dessus bord, tu n'as que dix minutes avant de tomber en hypothermie. Dans les froides mers du Nord, il ne faut que deux minutes avant de perdre conscience. Les bateaux n'ont pas le temps de récupérer le naufragé. Aussi il est inutile d'apprendre à nager là-bas. Vaut mieux couler tout de suite. Ça me fait froid dans le dos !
Angus me donne rendez-vous le lendemain près du Campio del Fiori, devant le Palais Farnèse (l'Ambassade de France). Il trouve ça amusant.
Je file faire la sieste. Il n'est pas encore 18h. Quelle Grand-Mère ! Je trouve trois nouveaux roomates : un couple de brésiliens travaillant dans l'audit, en plein « Europe Tour », et Dolorès, une américaine du Vermont pas très fière de ses origines qui laisse traîner sur son lit des manuels d'algèbre aux feuilles volantes.
Je tourne en rond dans mon lit. J'ai très mal dormi.J'ai rêvé de Prince.... ça travaille trop là dedans !
Lavée, pomponnée, je descend petit-déjeuner. Un délicieux muesli m'attend, servi avec un TRUE ITALIAN COFFEE (allez tiens j'en prend un deuxième tellement c'est bon ... tellement la dose est microscopique il faut dire ...).
Le serveur me reprend : ici il faut mettre sa cendre dans le cendrier. D'une logique implacable. Je me sens con. Certaines mauvaises habitudes deviennent normes ...
J'ai choisi de rejoindre la Plazza Barberini, pour ensuite faire un tour dans ces petites rues ombragées dont j'ai un souvenir très présent, très subjectif, idéal, fantasmé. Je trouve sur mon chemin une caserne, quatre fontaines et inévitablement ... le Palazzo Barberini.
Le Palais Barberini
Il est 9h30, les rues sont encore fraîches, désertes, et la petite bonne femme que je suis exulte devant ces grilles qui, je le sais, renferment tant de trésors.
Je fais durer le suspense en m'avançant dans les jardins non entretenus du palais, et me procure de petites frayeurs en m'introduisant en douce dans une aile du palais en rénovation. Le parquet des salles grinçait, de noires tentures dissimulaient les murs léprosés, de la poussière s'infiltrait partout ... mais curieusement, l'atmosphère n'était pas sinistre pour un sou... le temps était juste en suspens, les pièces en sommeil.
Je m'enfuie comme une souris au son des voix de quelques ouvriers plus très matinaux...
Aaaah ! La Collection Barberini ! J'y étais déjà venue en 2005. J'en garde un vague souvenir.
Tout de suite le décor est posé : Henri VIII d'Holbien m'accueille , auguste, superbe dans ses habits d'or et de fourrure. Les plafonds sont de toute beauté. D'autres chefs d'oeuvres arrivent bientôt : La Fornarina de Raphael, Judith et Holopherne, Narcisse du Caravage, El Greco, un petit Carrache, des Madeleines pénitentes jouissant avec un crâne, quelques monstrueuses toiles, le portrait d'un jeune italien dont on tombe tout de suite amoureuse.
Huile sur toile, 88,5 x 74,5 cm
Je suis un peu déçue qu'il n'y ait pas plus à voir. La collection est petite. J'en ressors ravie, pressée d'en voir d'avantage !
J'arrive Place Barberini. (Monsieur H., un client, m'appelle pour pleurnicher ... j'essaye de le rassurer comme je peux). Je ne sais pas trop où aller. Je file vers le nord, direction Plazza di Spagna. Une pointe de vert dans mon champs de vision ! Je me laisse happer par le Parc de la Villa Borghèse.
Je me perds un peu dans les chemins du jardin, puisque mon envie de peinture me rend aveugle. Je piétine, et peste un peu.
Plus de place pour la visite de la galerie à 11h. Tant pis, je réserve pour demain. Je me repose vingt minutes au soleil. Je ne tiens pas plus longtemps, je ne suis pas en paix, J'EN VEUX PLUS ! Et tant pis pour mes pieds !
Direction Plazza del Popolo. Je me goure encore de chemin (qu'il est bon de se perdre...). Mes pieds hurlent. Je traverse la place rapidement, retrouve une boutique de manga repérée cinq ans auparavant. Dieu qu'ils ont du choix là dedans !). Petit laïus sur l'Italie et la BD japonaise prochainement ? Qui sait ?
Église Jesus et Marie, Église Saint Ambroise. J'ai faim. Je bifurque à l'est et tombe avec horreur dans le quartier de luxe. Je m'enfuie en courant. J'ai toujours aussi faim. Je trouve un tabac, qui m'indique une bonne adresse toute proche. Pas besoin de la chercher, elle vient à moi toute seule, sous les traits d'un charmant serveur. Il me harponne, et ne me laisse pas d'autre choix que de m'asseoir à une de ses tables. C'est très bien comme ça, le lieu est exactement ce que je recherchais : une ruelle ombragée, une terrasse sous parasols, dans une cour retirée du flux de touristes, et de très bonnes matières premières.
Huile d'olive !
Pizza Capriciosa !
Espresso italiano !
L'équipe est TRÈS COMMERCIALE, mais tout en douceur. Le patron, Federico, me parle de son business (location de villa de luxe dans toute l'Italie). Il « connaît » tout le monde à Rome, comme la plupart des patrons de restaurants ... Je souris, demande l'addition, et repart à l'assaut de la ville.
Place de la Colonne. Forum au loin (je ne l'approche pas encore, je viendrais vers lui demain, car là il faut absolument que je rentre tellement mes pieds me font mal). Dernière église à coupole, sublime ...
A Rome, tout est Beau. C'est aussi simple que cela. N'importe quelle statue, décor, architecture, mosaïque, peinture, semble faite de la main d'un maître. Tout est soigné, d'une rare qualité, et malgré les dorures, les fresques et chapiteaux dégueulant d'ornements, chaque élément se combine parfaitement, et s'unit sans trop de lourdeur, sans nuire à la lisibilité des scènes sacrées, au génial agencement des éléments architecturaux.
Je rentre à l'auberge épuisée. Je commande une pinte de Foster à Angus. Il m'en offre une seconde. Je suis cuite ! Il me parle un peu de lui. Lui aussi a travaillé sur un bateau. Un boulot dangereux. Il me dit que si tu viens à tomber par dessus bord, tu n'as que dix minutes avant de tomber en hypothermie. Dans les froides mers du Nord, il ne faut que deux minutes avant de perdre conscience. Les bateaux n'ont pas le temps de récupérer le naufragé. Aussi il est inutile d'apprendre à nager là-bas. Vaut mieux couler tout de suite. Ça me fait froid dans le dos !
Angus me donne rendez-vous le lendemain près du Campio del Fiori, devant le Palais Farnèse (l'Ambassade de France). Il trouve ça amusant.
Je file faire la sieste. Il n'est pas encore 18h. Quelle Grand-Mère ! Je trouve trois nouveaux roomates : un couple de brésiliens travaillant dans l'audit, en plein « Europe Tour », et Dolorès, une américaine du Vermont pas très fière de ses origines qui laisse traîner sur son lit des manuels d'algèbre aux feuilles volantes.
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