dimanche 22 juillet 2012

JAPON 2012 - JOUR 2 - Vide impérial

Je consulte ma carte de Tokyo, indécise... 

Une tranche de pain de mie XXL et un café à l'eau engloutis, je veux me mettre en route aussitôt que possible … mais où ? 

Par quoi commencer ? Par me défaire d'une petite angoisse : l'ascension du Mont Fuji. Afin d'avoir le maximum d'informations, quoi de mieux que l'Office de Tourisme ! Comme il se trouve près de la gare de Tokyo, ça me permettra ensuite de visiter le Parc Impérial, peut-être pourrais-je même visiter le palais ? 

Je prends donc le métro, pleine d'espoirs. Je me retrouve dans un quartier d'affaires pourvu de gigantesques tours de verre. Je suis l'itinéraire au dos du plan, qui indique l'adresse du TIC. Je me perds encore. Ces buildings sont trop grands. Ma carte pas assez précise. J'arrive finalement devant une tour, après avoir longé une artère sans attraits, franchi un tunnel sombre, dépassé plusieurs parkings … bref, un parcours tout sauf pittoresque. J'entre. Il faut maintenant aller au 9e étage. Pas pratique pour un touriste perdu qui cherche de l'aide. Je commence à me demander si … si je ne me serais pas trompé d'adresse ? Eh bien si Agnès, tu te trouves juste au siège de l'éditeur qui a  imprimé la carte que tu consultes actuellement !! C'est comme se retrouver au siège social de la RATP alors qu'on cherche juste des infos sur le pass Navigo. Quel boulet.

Penaude mais amusée par ma propre bêtise, je rebrousse chemin et trouve enfin le bureau de l'Office, dans un quartier limitrophe bien plus chic, où des enseignes de luxe rivalisent d'arrogante sobriété : Marunouchi.

Deux dames élégantes m’accueillent avec une joviale politesse. Une grande, une plus petite, toutes deux âgées d'une cinquantaine d'années, répondent à mes questions mieux que je ne l'aurais imaginé. Elles me fournissent toutes les cartes, tous les horaires de trains, me donnent de bons conseils, me proposent de prendre en charge le moindre détail … Tant et si bien que je me retrouve lestée d'un monceau de paperasses incroyable, et malgré tout indécise quand à la faisabilité de ce projet. D'ailleurs je ne tarde pas à laisser tomber ce rêve fou. Pourtant cet échange n'aura pas été vain : au delà de leur sens aigu du service, de leur prévenance, ces deux dames furent très heureuses d'échanger et rire avec moi. Avant de les quitter, elles m'offrent une petite grue en origami que je conserve encore aujourd'hui. Je leur en suis reconnaissante, et me dirige à présent vers le jardin impérial.


Encore entourée d'imposants buildings dressés vers le ciel, j’aboutis brutalement sur un horizon vert et totalement dépourvu de constructions. Je franchi un premier terre-plein entouré de douves. Un héron s'y mouille les pieds. Incroyable poésie cohabitant avec l'urbanisme ultramoderne. J'assiste alors à un drôle de spectacle : quatre hommes et une machine, je suppose là pour ramasser les rares déchets semés par le vent (ou les touristes américains sans manières), avancent lentement le long de la route. Le premier signale l'existence du convoi en soufflant dans son sifflet.  Le second pousse le volant. Le troisième brandi un drapeau qui délimite la zone d'intervention. Le dernier ferme la marche en brandissant un bâton rouge. 

...Quatre personnes...
...Pour ramasser des feuilles...

 Je serais témoin maintes fois dans mon voyage de ces surprenants emplois d'intérêts généraux, occupés la plupart du temps par des personnes d'un certain âge, tâches de nature si anecdotique qu'on se demande quelle en est l'utilité. Le plein emploi. La multiplication des petits jobs pour assurer sa retraite, ou sa survie ?      

Ce curieux cortège derrière moi, j'arrive devant l'entrée du palais impérial, superficiellement gardée par deux officiers droits comme des i, et par de banales barrières en métal indiquant « no entry ». 

 Pas d'entrée. 

Ça tombe bien je n'avais pas particulièrement envie de visiter le palais. La plus grande partie n'est pas accessible au public à l'exception des jardins de l'Est. J'apprends plus tard que l'intérieur du palais n'est ouvert au public que deux jours par an, le jour de l'anniversaire de l'empereur (23 décembre) et pour le Nouvel An (2 janvier). Je contourne donc ces sens interdits et rejoins les jardins de l'Est vanté par mes deux élégantes. Là encore, une impasse m'attends. Rien qui n'éveille ma curiosité, ni me fasse soupirer. On me donne un petit jeton en plastique à l'entrée du parc, qui sera à rendre à ma sortie, comme dans une fête foraine ! Je pousse la balade encore plus loin, vers la dernière partie du jardin, Kitanomaru Garden... Là encore, rien ne se passe. Si. Un congrès dans une salle de spectacles aux allures de temple-dojo, dont les sorties sont veillées par un essaim de japonais tous vêtus à l'identique, noir et blanc. Flippant.


Je sors enfin du désert vert, pour arriver au sanctuaire shinto Yasukuni, connu pour son hommage (culte divin même) aux soldats japonais morts entre 1868 et 1951. Polémique élévation. A cet instant je ne sais rien de tout cela, et j'arpente sans conviction l'allée principale qui commence à se parer de lampions. Il commence à y avoir trop de vide et de gris dans cette matinée. Je presse le pas, fais la moue devant la façade du temple (qui ne méritait pas cette grimace), sors du sanctuaire et me rue vers la bouche de métro la plus proche (Ichigaya). 

Direction Shinjuku, avec la certitude qu'un peu de plus de « fun » m'y attend.

samedi 14 juillet 2012

JAPON 2012 - JOUR 1

Une vitre me sépare encore des merveilleuses vues qu'offre le pays, 
mais bon sang … j'y suis enfin ! 


Un sourire permanent aux lèvres, j'ouvre grand les yeux sur la campagne qui défile. Narita se trouve à une soixantaine de kilomètre de la capitale, dans la province de Chiba. Comme dans tous les lieux que je découvrirais au Japon, ces campagnes se caractérisent par un relief marqué, avec ces chaînes de hautes collines  / montagnes qui découpent l'horizon et l'animent d'un vaporeux manteau blanc. Spectacle formidable de ces jeux de nuages dans lesquels, plus d'une fois, j'ai cru reconnaître un sage, un dragon, un yokaï. 
Le vert également. Partout, forêts denses, rizières et bambous exhibent leurs couleurs et la souplesse de leurs tiges agitées par le vent à ceux qui veulent bien y prêter attention. L'eau est également omniprésente. Rivières, lacs, mer, pluie … Elle jaillit de la moindre pierre, courre entre les racines, entoure les plus beaux monuments et bouillonne dans les carrières de soufre. Et malheureusement pour moi, elle tombe aussi du ciel assidûment lors de la saison des pluies qui marque le début de l'été. 
Des habitations clairsemées ponctuent ce décor luxuriant. Toits traditionnels en pentes incurvées aux tuiles vernies bleues, vertes, noires, tellement brillantes qu'on les croirait posées la veille.  Plus on se rapproche de Tokyo, plus les habitations se concentrent, se simplifient, s'enlaidissent. A la périphérie, de très hauts buildings, tels d'énormes ruches rectangulaires, doivent bien accueillir des milliers de personnes. On construit même des HLM pour voitures ! Le Japon est une île. L'espace y est compté. On construit donc en hauteur. Les logements sont très petits et le moindre espace est utilisé, reconverti, à l'image de ces box à vélos qui comblent les arcades supportant le métro aérien. 

Tokyo est en vue, mais très vite l'Express plonge dans les souterrains, coupant court à mes observations géographiques. J'arrive enfin à bon port.

ASAKUSABASHI - ANNE HOSTEL

Le grand jeu du « Gaijin dans le métro » est ouvert ! J'ai quelques souvenirs de ma précédente expérience et rapidement je trouve mes repères. L'auberge de jeunesse ANNE HOSTEL se trouve dans le quartier d'ASAKUSABASHI. Via la JR Line (Yamanote Line puis Sobu Line), j'y suis en quelques minutes. J'embrouille le contrôleur au guichet, n'arrivant pas à sortir des portiques, le montant de mon ticket n'étant pas correct. Enfin à l'air libre (Edo Dori, le nom du boulevard), je regarde autour de moi, plans à la main. Beaucoup de boutiques de perles synthétiques brillantes et de poupées traditionnelles. Bien entendu je me plante de direction, erre quelques minutes le long d'un canal, découvre une prometteuse petite loge-restaurant en bord de quai, me fait aider par un employé de livraison (black), et finalement trouve le chemin de l'auberge, guillerette, rassurée, même pas fatiguée.

L'auberge ANNE HOSTEL est idéalement située, à proximité d'une station bien desservie, à 10 min à pied d'AKIHABARA, dans un quartier de petits restaurants et magasins qui longent la ligne de métro, forts chaleureux la nuit venant.  Occupant tous les étages d'un petit immeuble, l’accueil se trouve au dernier niveau. On enlève bien entendu ses chaussures avant d'entrer, ce qui  provoque,  les jours où l’hôtel est complet, un raz de marée de tongs, crocs, baskets crevées et autres godasses fatiguées, qu'on imagine avoir traversé le monde entier. Considérez qu'une miss comme moi arrivait à laisser là trois paires de pompes … Imaginez un peu le spectacle.
 
Bibi m'accueille toute sourire, me fait visiter chambre et salle commune. J'ai opté pour une chambre pour 3 personnes, de type traditionnel. Le mobilier se résume aux tatamis, futons et un petit chevet. Tout cela est charmant, largement suffisant et exactement ce que je cherchais. Une salle de bain par étage, avec une baignoire qui à elle seule me fait exploser de joie. Je prends quelques minutes pour souffler, m'installer, et décide, malgré la fatigue, de sortir faire un tour. J'aurais dû m'abstenir ! Pensant pouvoir rejoindre ASAKUSA, UENO, ou encore AKIHABARA sans trop de difficulté, je ne vais au contraire que m'éloigner de ces différents points, plus j’essaierais de les approcher. Comme si les rues me jouaient des tours et faisaient reculer ces quartiers au fur et à mesure que j'avançais.

AKIHABARA
Je me perds donc, peste, m'épuise, rebrousse chemin, reprends ma carte, à l'endroit, à l'envers … Merde ! 


A force de tourner en rond, j'arrive finalement à AKIHABARA, le quartier électronique où on achète/optimise son ordinateur par petits bouts, trouve le dernier gadget USB, rend son Iphone unique. C'est aussi un coin connu pour ses Maid Cafés, dont la promotion est faite par les célèbres jeunes japonaises déguisées en soubrette. 

La nuit tombe … les lumières s'allument ! J'en prends plein les yeux, une nouvelle fois. Chaque boutique rivalise en spots hypnotisant, en lumières aveuglantes, en maids beuglantes. C'est à qui te tapera le plus dans l'oeil, te crèvera le plus les tympans, te tentera le plus par ces affiches dérangeantes de très jeunes filles aux atouts démesurés. Je remonte CHUO DORI, m'arrête devant la station Suehirocho, et décide de m'en tenir là pour aujourd'hui.  


Sur le chemin du retour, je me souviens d'un bar à sushi à l'angle du Big Apple (boîte à Pachinko), juste à l'ouest de la gare d'AKIHABARA. Je prie pour qu'il soit toujours là. Prières exaucées ! Je rentre comme à la maison, accueillie par une formule de politesse que je ne saisi pas, phrase qui rebondira de chef en chef. Je m'installe au comptoir et dévore des yeux le spectacle des petites assiettes mouvantes. Tout à l'air excellent ! Le chef au centre de la ronde officie en silence et alimente régulièrement le tapis électrique de ses fraîches confections. Je prends une première assiette, puis deux, puis trois … J'essaye de retourner le sushis dans ma bouche, pour que le poisson soit en contact avec ma langue. J'ai l'air con, mais quel délice ! Le poisson fond et caresse les papilles. Je pourrais hurler de plaisir ! Au bout de six assiettes, je suis repue et émue aux larmes. J'attends encore un peu, bois un thé vert en poudre (matcha), écoute mes voisins sans les comprendre (la majorité des clients sont des hommes), me dirige vers la caisse et m'en sort pour un prix ultra modeste si on considère la qualité des produits.
 
Je rentre à pieds, confiante dans ce sens de l'orientation qui m'aura pourtant joué des tours précédemment, et rentre à l'auberge sans encombres, guidée en fin de parcours par un officier de régulation du trafic prévenant et bardé de lumière.

Mon futon déjà prêt pour le dernier atterrissage. 


Bonne nuit petite gaijin !

JAPON 2012 - DEPART IMMINENT

Dans la vie on naît, on meurt,
et entre les deux ...

... oui je plagie, mais vous propose de m’accompagner dans cet entre-deux rempli cet été 2012 de la plus belle manière.

Lundi 5 mars

3h du matin. J’appuie sur la touche « Envoyer ». Je l’aurai bien rebaptisée autrement cette touche : « Choix » « Au revoir » « Libération » « Va te faire foutre implacable tyran » ... Cette nuit je me sépare de mon amant. Je me libère d’un joug écrasant et initie une remontée à l’air libre. Cette nuit, je donne un grand coup de pied au fond de la piscine, impulsion aux airs d’automutilation déchirante mais nécessaire. Me couper un bras, mais me sauvegarder.
 
Mon sauf-conduit
Impossible de dormir. Le jour ne se lève décidément pas. Mon coeur bat fort, le sang cogne sur mes tempes. Je suis bouleversée. Abasourdie. Anéantie. Je veux pleurer. Rien ne sort. Je suis écœurée, dans le sens propre du terme. Sans coeur. Froide. Morte. Soudain, ce tumulte s’arrête. Quelque-part dans la nuit, un crépitement, une petite musique, le bruit d’une porte qui s’ouvre... Je voyage depuis un certain nombre d’années, en Europe principalement. C’est un plaisir. Une émotion. Un goût. Mais nul voyage n’aura eu l’impact émotionnel que ce premier rendez-vous pris avec le Japon en 2010. Ce fut un choc. Un rêve éveillé qui durera une trop courte semaine. Je m’étais promise d’y retourner. Encore. Ce soir, je décide de commander mon billet pour Tokyo. J’appuie une nouvelle fois sur la touche « Envoyer », qui cette fois-ci pouvait se lire « Euphorie » ou « Ataraxie ».

C’est dit, je pars au Japon !

Mardi 26 juin

Quatre mois se sont écoulés. Je pars seule, avec un programme ambitieux : Tokyo, Kamakura, Hakone, ascension du Mont Fuji, et Kyoto pour finir. Six hébergements différents. Une nuit où je ne sais encore où je dormirais. J’aviserais pour les transports sur place. Pas de progrès dans ma maîtrise du japonais. Il faut croire que la technique d’apprentissage sur Nintendo DS n’a pas su me motiver. Excitée mais pas angoissée. Pas comme mes proches qui se demandent bien quel mouche m’a piqué en décidant de voyager si loin, si seule. Je me sens prête. Je brûle d’envie de fouler à nouveau ces terres chéries. Il est 8h du matin, je m’arme de ma valise et démarre ma fantastique aventure.
 
Colourful
C’est presque avec déception que je ne rencontre pas de galères particulières ce matin. Juste ce vernis à ongles trop frais qui collera à mes chaussettes toute la journée. Ma tenue est « presque » adaptée au voyage : je suis à poil mais j’ai au moins eu la présence d’esprit de ne pas mettre de talons hauts. Dans le métro, les parisiens vont travailler. Ils sont à des kilomètres de ce qui se bouscule dans ma tête à cet instant. J’ai débranché ma prise secteur. Je quitte ce rythme de fou, et m’apprête à matérialiser cette distance par quelques milliers de kilomètres.

Je reçois quelques messages de mes proches qui finissent d’emplir mon cœur d'allégresse. A l'aéroport Charles de Gaulle tout se déroule parfaitement. J’attends que mon vol s’affiche, devant une assiette en carton sur laquelle je gribouille. Mon manège intrigue un asiatique aux cheveux d’argent assis juste en face. Il se met à me dessiner, au fusain qui plus est ! Je fais semblant de ne rien avoir vu.
 
Embarquement immédiat
J’embarque dans un Airbus de la compagnie russe Aeroflot. La Tristesse de Chopin résonne dans le cockpit. Un signe. J’avais offert une petite boîte à musique à mon ex-tyran qui diffusait ce même morceau. J’y pense ... et puis j’oublie.
 
A ma droite s’installe un français d’origine asiatique photophobe et agité. A ma gauche, une sorte d’avocate en partance pour la Mongolie. Nos contacts se résumeront à quelques sourires pincés lorsqu’il fallait se chevaucher les uns les autres pour s’extraire de nos sièges. Les hôtesses sont vêtues d’un orange franc, toutes aux yeux clairs et froids, ce qui me rappelle Dorota, une artiste croisée dans mes années « galeries » à Paris. Je gamberge sur la définition du type « russe », mi asiatique, mi scandinave, cette rudesse, cette ossature, ces joues, ces lèvres pulpeuses. La femme de la rangée d’en face en est le parfait exemple. Mais bon sang qu’elle arrête de gesticuler ! A couvrir impudiquement son mari de baisers piquants...

Quatre heures de vol me séparent de l’escale à Moscou. Petite suée lorsqu’il fallu se présenter au bureau des transits, le billet fourni à Paris n’étant pas reconnu par les autorités moscovites. Je parviens à me procurer le bon pass et à franchir les portes. Je n’ai pas très envie de me lier aux autres. J’observe mais je suis en priorité à MON écoute. Là, une beauté slave aux jambes interminables, scandaleusement élégante, d’une pudeur révoltante. Gate 20, un jeune étudiant en littérature à la Sorbonne dragouille une japonaise maladroitement. C’est mignon. C’est agaçant.
 
Gundam wings ... ou presque
J’embarque. Une jeune fille aux cheveux emmêlés échange sa place à coté de moi avec un jeune japonais qui sera mon compagnon pendant tout le vol. Il s’appelle Keita et revient au pays après plusieurs mois de travail en Europe, suivant la tournée d’un festival de cinéma (ou de théâtre, je n’ai pas bien saisi). Plutôt beau garçon, il est souriant, décontracté, prévenant à outrance, et parle très bien anglais. J’avais repéré ce garçon qui écrivait en japonais sur un carnet lors du précédent vol. Un petit dessin représentant Jack l'Épouvantail de Tim Burton avait piqué ma curiosité, et j’ai supposé qu'il commentait la visite de l’expo à Paris. J’avais vu juste ! Keita est triste de rentrer. Il habite à l’Ouest de Tokyo (Nakano), dans un petit 20m² dont il est propriétaire, et ne se voit pas vivre/travailler au Japon. Il déplore le système. Je regrette de ne pas lui avoir demandé d’expliquer cette phrase. Il se faisait déjà tard, j’étais arrivée au bout de ma capacité d’écoute. Nous nous promettons de nous revoir, avec au programme la découverte d’une gamestore gigantesque où satisfaire ma soif d’action figure et autres japoniaiseries, le Mandarake Galaxy.

Mercredi 27 juin

Le célèbre message d'accueil
Bien entendu j’ai très mal dormi. Ai-je dormi d’ailleurs ? L’avion avançant dans la nuit, j’ai assisté à de nombreux levés de soleil, mais de nuit je n’ai pas eu. Déboussolée, mal assise, je serais presque inquiète. Je crains d’avoir perdu l’excitation de la nouveauté, les palpitations qui m’animaient lors de ma première croisière. Serais-je devenue insensible ? Je ne saurais le supporter. Nous arrivons doucement à l'aéroport de Narita, 10h30 heure locale (7h de décalage avec la France). Je passe l’immigration avec une déclaration remplie au stylo rose. Quoi ça ne vous va pas ? Le pays du kawaï n’accepte pas de documents officiels pastels ? Je retourne à la case départ, fais mes adieux à Keita et fonce vers la première cabine fumeur qui se présente, déjà occupée par une horde de petits français en manque. Notre réputation est sans failles ! Je prends le Narita Express qui me conduit à Tokyo en 30 minutes.

Tokyo me voilà !