DE LA GARE AU PASSEIG DE GRACIA
Nous n'avions pas minutieusement préparé
ce petit voyage. Quelques cartes imprimées, un guide acheté mais
peu consulté, douces imprécisions qui laisseront place aux
surprises, au hasard, aux errances chargées de ce sentiment que
j'adore : la liberté.
Nous voici donc « libérées »
des wagons noctambules, à chercher le chemin de notre première auberge
de jeunesse. Deux jeunes backpackers indécis nous demandent la
direction du métro le plus proche. Inversion des rôles, c'est nous
deux qui suivrons ces deux garçons que nous nommerons bêtement Apu
et Milooze.
Station Barceloneta, ligne 4, arrêt
station Passeig de Gracia.
Le temps est gris. Nos pulls et vestons
ne sont pas de trop. En sortant du métro, nous écarquillons déjà
les yeux. De grandes artères. De larges trottoirs. Je surnomme ce
quartier les Champs Elysées barcelonais. Point de repère insolite
(et girly) : l'énorme boutique Zara au croisement de la Gran
Via de les Corts Catalones. Nous remontons tranquillement la rue,
faites d'hôtels de luxe et de boutiques tendance. Tiens ? La
Bourse porte de drôles de stigmates … de grosses tâches de
peinture vive sont encore visibles. J'ai trouvé ce qu'il s'était
passé ici,
le 15 octobre dernier et très certainement à maintes occasions, lors
de manifestations des syndicats et autres groupes de protestation locaux.
Que les façades sont riches !
Alambiquées, faites de balcons-bulbes, de vérandas protubérantes,
de pinacles délirants, le tout dans un mélange de styles alliant
médiéval, art-nouveau, colonnes grecques, verre, fer forgé,
briques … Cette impression est à son paroxysme devant la Casa Battlo, devant laquelle se pressent déjà des curieux. Nous ne la
visiterons pas, mais vu de l'extérieur, cette maison de Gaudi,
emblématique, concentre tout le génie onirico-fanatique de
l'artiste et le profond sentiment de liberté, d'humour, d'audace, de
rêve, qui se dégage de chaque pierre de cette cité fabuleuse.
Notre promenade s'arrête au croisement
de la Carrer de Valencia, où nous nargue le prétentieux Hotel Majestic, que nous dépassons vite pour rejoindre l'entrée de
l'auberge de jeunesse Lenin Hostel. Celle-ci nous surprend agréablement par sa
beauté. Nous ne nous attentions pas à tant de fioritures :
hall en pierre polie, vitres décorées, ascenseur flambant neuf …
Subjuguée, on se trompe d'étage ... Hélées par le gérant de l'auberge qui nous
fait signe de descendre d'un cran, nous trouvons enfin la bonne porte. Nous posons nos affaires dans un
petit réduit digne de confiance. Rien à signaler
sur cet hôtel qui se résume pour le moment à un couloir peu
éclairé.
Débarrassées de nos poids, nous pouvons enfin nous
restaurer et commencer notre aventure … Olééé
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