Café Opera
Karl XII:s Torg - map
Station T Kungsträdgarden
Site internet
Je suis allergique aux boîtes de nuit. Je n'y vais que très bien accompagnée, et je m'y lasse très vite. Néanmoins, j'ai pointé mon nez dans l'une des adresses les plus « hype » de Stockholm (paraît-il), le Café Opéra, en plein centre de la Capitale, aux bords du Kungsträdgarden et à deux pas du port.
Situé dans une ancienne salle de bal (nous sommes à l'arrière du Kungliga Operan), le lieu conserve un charme indiscutable, une ambiance particulière respectée et assimilée par le « glacis » tendance. Une grand voûte peinte surplombe la salle principale. Elle est animée d'angelots musiciens, de figures à peine voilées, Apollon ne doit pas être très loin... ça passe, ce n'est pas trop cucul. Des bas-reliefs riches, de lourdes guirlandes, des pendentifs ornementés, d'énormes lustres, de grandes baies vitrées donnant sur le jardin… Une grande profusion, mais curieusement pas trop lourde. Un équilibre a été trouvé : les cieux baroques se marient très bien avec la sobriété d'un aménagement contemporain monochrome, tout en éclairages bleu et violet, mobilier sobre, géométrique, style « âârchi » comme j'aime le qualifier.
Réhabilitation réussie !
Quel meilleur emplacement pour une boîte de nuit d'une ancienne salle de danse mondaine !
Passé la surprise du mariage entre histoire, architecture et ambitions commerciales, je jette un œil au bar, à droite de la salle, tout en longueur, aménagé sous les arcs qui soutiennent la voûte. Un bar. Avec des barmen... tous blonds. Tous suédois. RAS. Évidemment la bière coûte un œil. Je n'ai pas prêté plus attention à la liste des breuvages. Ça ne m'intéresse pas.
Le son ? Oui j'entends bien quelque-chose arriver depuis le fond de la salle. L'ancien orchestre abrite aujourd'hui les platines. Là encore, rien de remarquable, mais je ne suis vraiment pas bon public. Oui, j'avoue, j'ai dû gigoter parce que j'étais heureuse d'être « de sortie » et en bonne compagnie, mais pas pour la qualité du DJ.
Où est-ce qu'on danse d'ailleurs ? L'essentiel de la salle est occupé par les fauteuils. Alors on s'arrange. Devant l'orchestre, entre deux fauteuils, devant le bar... Ce n'est pas confortable du tout, mais qui a dit d'un club était fait pour être moelleux ? Restez debout, levez vos verres, entrechoquez-vous ! Je ne supporte pas cela ! Je suis une grincheuse, oui …
Population ? Il était 23h30 – 00h, la salle se remplissait à peine. Des jeunes, tous propres sur eux, blonds, beaux, lisses. Énervants quoi. Mais pas de folies. Pas d'énergumènes. Rien qui dépasse. La Suède …
Le reste du club ? A l'étage, le vestiaire, cosy, velours rouges, sans surenchère, avec une petite salle de repos. RAS. A l'extérieur, tout le monde fume autour de deux grands cendriers. Là où la soirée pourra se jouer, pour certains.
Le Café Opera est donc une curiosité à ne pas manquer, une très jolie salle remise au goût du jour, qui plaira autant aux historiens de l'art, aux épicuriens, qu'aux princes et princesses de la nuit.
Photos : Max Plunger