De Riga, nous avons pris la voiture en direction de Kolka, ville située à l’extrémité ouest de la baie. Nous décidons de longer la côte, sans passer par les terres, et rencontrons deux paysages bien différents.
Jurmala, à la sortie de la capitale,
le « Beverly Hills » Baltique. Je m’explique : passées les grises zones industrielles de la périphérie, la voiture s’enfonce dans une haute forêt de pins qui habille joliment une modeste route de banlieue.
Soudainement, une barrière. De l’autre côté, Wisteria Lane …
Il faut montrer patte blanche pour rentrer dans cet espace réservé. En somme, payer un droit d’entrée. Soulagés de quelques lats (LVL), nous roulons au pas sur une asphalte moelleuse, derrière quelques grosses voitures de luxe, rassurés par le mobilier urbain flambant neuf, étonnés par l’orgueil de grosses demeures bordant les trottoirs immaculés. Bienvenue sur « Jomas iela », la IT-STREET où tout le gotha lettonien vient se détendre pendant les beaux jours. Cafés, restaurants, terrasses, boutiques…. Un air de Disneyland !
Jurmala (le rivage) est une station balnéaire très courue, avec sa plage de 33 km, et l’une des agglomérations les plus aisées du pays. Au fur et à mesure que nous avançons, Andrei s’amuse à nous prévenir de la prochaine curiosité architecturale. Quelle accumulation de bizarreries ! Certaines demeures se parent de créneaux, de minarets, de voûtes en ogive, de verrières, de colonnes grecques… D’autres sont bleues azur ou jaune poussin. Enfin les styles varient d’une adresse à l’autre du contemporain minimaliste (verre, bois, murs végétaux) au château fort. Il y en a plus de 4000, certaines sont classées. Ces « pièces montées » sont quelque peu déconcertantes.
Malgré cela, je suis ravie d’observer « en live » des réalisations archi « design » ailleurs que sur un magasine de déco. Andrei a contribué à quelques-unes de ces maisons …
Laissant derrière nous cette opulente anarchie, nous prenons la route qui longe la mer Baltique. Là, il n’y a que la nature. Les forêts de pins, de bouleaux, la terre rouge, les étendues d’eau, les petits villages clairsemés, des habitations simples, des souvenirs à la croisée d'un chemin …
Comme cette petite écluse qui fût le terrain de jeu de Mischka enfant. On s’arrête. « Tiens ça me semblait beaucoup plus grand à l’époque ! » « C’est une flaque … Dans mes souvenirs, c’était un véritable étang ! ». La route est toute proche de la mer, mais pas assez pour que je puisse la voir. Je peux la sentir. Dans l’air. Vite, vite ! Je veux renouer avec elle.
Après plus de deux heures de route passées à bavarder de tout et de rien, à écouter en riant un CD d’initiation au français, à chanter en boucle des airs lettoniens connus de tous (sauf moi), à se découvrir petit à petit, nous arrivons à destination. La maison de Mischka se trouve à 10km de Kolka. Dans la forêt dense, la nuit tombe vite. Le chemin est en chantier. Il n’y a plus de bitume. Un mélange de gravats et de sable met à mal les pneus de la voiture. Pas d’éclairage, ni de signalisation. On ne voit rien de ce qui vient devant… Il parait qu'on la qualifie de "pire route de Lettonie".
La voiture s’enfonce encore plus loin dans la forêt, par de petits chemins étroits. Enfin, quelques maisons surgissent. Une barrière faite d’une simple branche indique l’entrée de la propriété. Mischka la soulève non sans cinéma, et nous accueille dans sa demeure. A peine les valises posées, ce dernier rend hommage au soleil couchant en se précipitant dans la mer glacée, dans le plus simple appareil. Ce spectacle là , mentionné dans aucun guide, est pourtant l’une des images les plus poignantes de mon séjour, une « force » de la nature dont devrait être fière la nation entière.
Je m’égare. J’érigerais un musée imaginaire à sa gloire plus tard.
Il est temps de se coucher.
le « Beverly Hills » Baltique. Je m’explique : passées les grises zones industrielles de la périphérie, la voiture s’enfonce dans une haute forêt de pins qui habille joliment une modeste route de banlieue.
Soudainement, une barrière. De l’autre côté, Wisteria Lane …
Il faut montrer patte blanche pour rentrer dans cet espace réservé. En somme, payer un droit d’entrée. Soulagés de quelques lats (LVL), nous roulons au pas sur une asphalte moelleuse, derrière quelques grosses voitures de luxe, rassurés par le mobilier urbain flambant neuf, étonnés par l’orgueil de grosses demeures bordant les trottoirs immaculés. Bienvenue sur « Jomas iela », la IT-STREET où tout le gotha lettonien vient se détendre pendant les beaux jours. Cafés, restaurants, terrasses, boutiques…. Un air de Disneyland !
Jurmala (le rivage) est une station balnéaire très courue, avec sa plage de 33 km, et l’une des agglomérations les plus aisées du pays. Au fur et à mesure que nous avançons, Andrei s’amuse à nous prévenir de la prochaine curiosité architecturale. Quelle accumulation de bizarreries ! Certaines demeures se parent de créneaux, de minarets, de voûtes en ogive, de verrières, de colonnes grecques… D’autres sont bleues azur ou jaune poussin. Enfin les styles varient d’une adresse à l’autre du contemporain minimaliste (verre, bois, murs végétaux) au château fort. Il y en a plus de 4000, certaines sont classées. Ces « pièces montées » sont quelque peu déconcertantes.
Malgré cela, je suis ravie d’observer « en live » des réalisations archi « design » ailleurs que sur un magasine de déco. Andrei a contribué à quelques-unes de ces maisons …
Laissant derrière nous cette opulente anarchie, nous prenons la route qui longe la mer Baltique. Là, il n’y a que la nature. Les forêts de pins, de bouleaux, la terre rouge, les étendues d’eau, les petits villages clairsemés, des habitations simples, des souvenirs à la croisée d'un chemin …
Comme cette petite écluse qui fût le terrain de jeu de Mischka enfant. On s’arrête. « Tiens ça me semblait beaucoup plus grand à l’époque ! » « C’est une flaque … Dans mes souvenirs, c’était un véritable étang ! ». La route est toute proche de la mer, mais pas assez pour que je puisse la voir. Je peux la sentir. Dans l’air. Vite, vite ! Je veux renouer avec elle.
Après plus de deux heures de route passées à bavarder de tout et de rien, à écouter en riant un CD d’initiation au français, à chanter en boucle des airs lettoniens connus de tous (sauf moi), à se découvrir petit à petit, nous arrivons à destination. La maison de Mischka se trouve à 10km de Kolka. Dans la forêt dense, la nuit tombe vite. Le chemin est en chantier. Il n’y a plus de bitume. Un mélange de gravats et de sable met à mal les pneus de la voiture. Pas d’éclairage, ni de signalisation. On ne voit rien de ce qui vient devant… Il parait qu'on la qualifie de "pire route de Lettonie".
La voiture s’enfonce encore plus loin dans la forêt, par de petits chemins étroits. Enfin, quelques maisons surgissent. Une barrière faite d’une simple branche indique l’entrée de la propriété. Mischka la soulève non sans cinéma, et nous accueille dans sa demeure. A peine les valises posées, ce dernier rend hommage au soleil couchant en se précipitant dans la mer glacée, dans le plus simple appareil. Ce spectacle là , mentionné dans aucun guide, est pourtant l’une des images les plus poignantes de mon séjour, une « force » de la nature dont devrait être fière la nation entière.
Je m’égare. J’érigerais un musée imaginaire à sa gloire plus tard.
Il est temps de se coucher.
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