dimanche 26 juin 2011

Lettonie - jour 1 - Premières impressions

JustifierJe n'avais jamais foulé les terres d'Europe de l'Est.

Le plus loin que je sois allée fut Guça (Serbie-map) et Paros (Grèce-map), mais ce n'est pas ce que j'entends par « Est ».

Pour moi, Lettonie, Lituanie, Estonie, ce sont ces trois petits bouts d'un grand puzzle que je montais et démontais inlassablement étant gamine. Trois minuscules bouts de terres toujours placés en dernier, souvent égarés puis retrouvés avec soulagement. Leur taille les rendait attendrissants. A l'époque, j'attendais presque avec impatience la fin du puzzle pour manipuler délicatement ces minuscules morceaux. Je me souviens ne pas les avoir considéré comme de vrais pays, mais des terres légendaires, car de si petits pays, on le sait, ça n'existe pas …

Passés ces jeux d'enfants, j'ai une très vague idée de l'identité du pays. La Lettonie. Pays Balte. La Baie de Riga. La proximité avec la Russie. Sa suprématie passée. Guerre. Pauvreté. Simplicité. Poésie. Nature. L'Europe peut-être, et encore… Le bout du Monde assurément. Encore une fois, ma paresse, plus que mon manque de curiosité aura été fatale. Je ne sais rien de plus. On m'en apprendra d'avantage lors de mon voyage. De très récents événements secouent le paysage politique. J'entends dissolution, corruption, reconstitution d'un parlement tout aussi gangrené …

Premières impressions, vues du ciel : la Lettonie est un pays très vert. Pas étonnant que cela soit la couleur nationale. Un urbanisme peu dense. Des exploitations agricoles peu uniformes. Une terre à la richesse hétérogène. De quoi vivent ces gens ? …

Une fois sur le plancher des vaches, j'ouvre des yeux neufs sur la périphérie de Riga (que je ne visiterais malheureusement pas). D'énormes voitures circulent. Pays le plus pauvre d'Europe, la Lettonie enregistre paradoxalement la plus forte concentration de grosses berlines... Beaucoup d'entreprises aux enseignes défigurantes ont poussé le long des routes depuis peu. Trop vite. Certaines, déjà fermées, regardent de leurs yeux vides les automobilistes. De grandes tours orgueilleuses sont désertées, faute de locataires stables, de fonds solides.

Ces observations ne peuvent être prises pour argent comptant. Ce ne sont que des impressions. Au mieux, elles viennent des témoignages de mes acolytes. De la capitale je n'ai vu que la zone industrielle. Du reste, des routes longilignes traversants des forêts de pins et de bouleaux. Et puis la mer...

Petit hommage à ces « acolytes », tous enfants du pays : Andrei, un architecte qui vient de valider un examen de français, gai luron survolté aux airs de Luke Skywalker. Agathe, son amie, elle aussi architecte, discrète et apaisante, dont le pudique regard exalte une beauté évidente. Mischka enfin, mon chevalier servant aux yeux clairs, qui m'ouvre les portes de son pays avec joie et simplicité.

Toute cette troupe solidaire accompagnera ces quelques jours en Lettonie, chacun amenant ce grain de sel, de sable, de folie ou de mélancolie qui a su rendre les moments passés ensemble relevés et poignants.